La teneur en plomb est de 62,5% dans les concentrés de tomates importés sur le marché togolais, c’est le chiffre révélé par une étude mené par deux importantes organisations de la société civile.
En conférence de presse ce mardi 26 Octobre à Lomé, l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL) et l’Association togolaise des consommateurs (ATC) ont publié les résultats de leurs recherches. C’est dans le cadre dans le cadre de la 2ème édition du mois du consommer local qui couvre ce mois d’octobre
LES RESULTATS DE L’ETUDE MENEE
Les analyses sont faites par l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) montrent un taux de plomb excessif dans plus de 62,5% des échantillons.
Rapporté par nos confrères de ‘’AGRIDIGITALE’’, il ressort que sur 19 marques de concentrés de tomates (Shalom, Glory, Farida, Roco, Aicha, Top Saho, Jamila etc.) identifiées sur le marché, 16 avaient été soumises aux analyses de laboratoire sur les paramètres de qualité.
Il s’agit du pH, la teneur en matières sèches, brix, l’acidité titrable, et des contaminants notamment le plomb. Sur les étiquettes des concentrés de tomates soumis à l’étude sont marqués 02 ingrédients : la tomate et l’eau.
“Nous avons été surpris que plus de 62% de ces tomates ont des teneurs en plomb qui dépassent la norme. Ce qui n’est pas admissible pour un pays qui se veut moderne et qui veut rentrer dans la zone de libre-échange intercontinentale africaine”, déplore Tata Yawo Ametoenyenou, Directeur Exécutif de l’OADEL.
EFFET DU PLOMB SUR LA SANTE HUMAINE
L’OMS classe le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique qui appellent une action des États Membres pour protéger la santé des travailleurs, des enfants et des femmes en âge de procréer.
Selon l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), les effets à long terme de l’exposition au plomb ont entraîné 900 000 décès et la perte de 21,7 millions d’années de vie en bonne santé (années de vie ajustées sur l’incapacité, ou DALY) en 2019 dans le monde. Les pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus touchés. L’IHME a également estimé qu’en 2019, l’exposition au plomb était à l’origine de 62,5 % de charge mondiale de déficience du développement intellectuel, de 8,2 % de la charge mondiale des cardiopathies hypertensives, de 7,2 % de la charge mondiale des cardiopathies ischémiques et de 5,65 % de la charge mondiale des accidents vasculaires cérébraux (3)
Une fois dans l’organisme, le plomb se diffuse vers des organes comme le cerveau, les reins, le foie et les os. Il est stocké dans les dents et les os, où il s’accumule au fil du temps. Le plomb stocké dans les os risque de passer dans le sang durant la grossesse et de contaminer ainsi le fœtus. Les enfants sous-alimentés sont plus sensibles au plomb car l’organisme en absorbe davantage lorsqu’existe un déficit en nutriments comme le calcium ou le fer.
LA SOLUTION PROPOSEE
L’étude a recommandé à la direction du Commerce Intérieur d’exiger à tous les importateurs de concentrés de tomate en boîtes un certificat de salubrité délivré par l’ITRA.
Ensuite, le retrait sur le marché de tous les concentrés de tomates en boîtes dont le taux de teneur en plomb est supérieur à la norme autorisée.
De plus, le ministère du Commerce est sollicité à rendre systématique le contrôle de qualité sur toutes les denrées alimentaires importées au Togo et d’accélérer le processus de mise en œuvre d’une infrastructure de qualité.
Enfin, les consommateurs sont conviés à privilégier les produits locaux, à faire les bons choix et adopter les meilleures habitudes alimentaires afin de préserver leur santé mais aussi de contribuer à l’économie locale du pays.
