L’inflation qui touche le monde met la pression sur les monnaies des pays en développement. Dans la CEDEAO, la crise actuelle fait du FCFA et de son projet ECO une solide option pour l’union monétaire, mais il faudra surmonter de gros irritants et avoir des politiques efficientes.
Sur le marché de change parallèle, les Nigérians devaient apporter 750 nairas (monnaie locale), pour obtenir 1$. Cette valeur est de nouveau en baise en comparaison à son niveau il y a deux semaines. Sur le terrain, la perte de valeur du naira s’accompagne très souvent d’un regain d’intérêt des frontaliers nigérians pour la monnaie commune aux pays de l’UEMOA et de la CEMAC.
La situation du Nigéria vient s’ajouter à celle du Ghana, la deuxième économie de la CEDEAO, dont la monnaie s’est aussi effondrée face au dollar US. Une situation qui rajoute de nouvelles contraintes au projet de monnaie commune dans cette sous-région.
Dans un rapport récemment publié par le Policy Center for the New South, des experts prescrivent aux gouvernements des pays membres de la CEDEAO de travailler, au-delà des aspects monétaires, sur la convergence macroéconomique.
De son côté, le Franc CFA, même légèrement remanié dans sa forme en zone UEMOA, ne parvient pas à se séparer complètement de son principal « irritant », qui est celui d’être hérité de la colonisation et par la suite la forte présence française en Afrique.
La pression sur le naira est la manifestation de l’inquiétude des investisseurs qui anticipent que la banque centrale du Nigéria, pour contrer l’inflation qui a atteint des niveaux record, pourrait de nouveaux augmenter ses taux directeurs.
