Un coup dure pour la culture noire. Après le décès de Jacob Desvarieux la semaine dernière, François Nkotti, l’un des ténors de la danse Makossa avec le célèbre groupe Black Style est décédé ce mercredi 04 août 2021 à l’âge de 70 ans à l’hôpital général de Douala à la suite d’un malaise qu’il aurait eu à la veille.
Le « Desto » , musicien, entrepreneur culturel et homme politique camerounais et chanteur prolixe, François Nkotti avait enregistré une trentaine d’albums et interprété plus de 150 chansons dont le titre culte « Françoise », dans les années 70. Pilier des Black Styl, François Nkotti avait compris l’importance de la culture pour l’émancipation des peuples, surtout la jeunesse.
Plus jeune, il rêvait devenir prélat. Mais c’est sa passion pour la musique qui va finalement l’emporter sur ce rêve. Il avait confectionné lui-même sa première guitare, à l’aide de noix de coco et de fils de pêche. Même si l’instrument a été confisqué plus tard par son maître du CM1, François Nkotti était déjà contaminé par le virus de la musique.
Auteur d’une autobiographie de 290 pages, relatant son parcours professionnel), l’homme aura marqué la musique noire.
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C’est dans un snack bar, en 1972 que naît l’idée de créer les Black Styl, entre le jeune homme et des amis : Guillaume Toto, Yves Lobe, Émile Kangue, Jean Mouelle. La formation régnera en maître au Cameroun et leur musique, le Makossa traverse les frontières en se posant désormais comme une alternative à la rumba congolaise et aux rythmes européens ou occidentaux de l’époque avant les indépendances.
Après la dislocation du groupe, François Nkotti se lance dans le parrainage artistique. A partir du vivier des jeunes talents locaux, il crée une véritable industrie musicale au Cameroun. Il lance ainsi, en 1982, le concours de musique « Mutzig stars » qui révèle des pépites telles que Longue Longue, Tchop Tchop, Benji Mateke, Rosy Bush… En 1993, il initie la foire culturelle « Fomaric », la première d’une telle envergure à Douala.
François Nkotti fit son entrée en politique en l’an 2000. Il est élu maire de Bonaléa, dans la région du Littoral, de 2002 à 2013 où il va construire plusieurs écoles, centres de santé, ponts, etc.
Des témoignages sur l’homme.
«Il a compris le besoin des jeunes artistes et leur a donné deux belles scènes : « Mutzig stars » et « Fomaric » qui sont reconnus d’utilité publique, à côté de ses nombreuses œuvres sociales. Oui, ce monsieur sans buzz ni bruit a fait, on a vu. Merci à lui ainsi qu’à ses collaborateurs fidèles». «Il va beaucoup nous manquer, comme bien d’autres qui l’ont précédé. Que la terre de nos aïeux lui soit légère. » «Il (François Nkotti : ndlr) a accompli un excellent travail. Il restera inoubliable dans les cœurs reconnaissants», ont-ils témoigné.
